14 décembre 2025
Disney, OpenAI et Sora : 1 milliard de dollars et l'accès à 200 personnages

Disney, OpenAI et Sora : 1 milliard de dollars et l'accès à 200 personnages
Un accord historique dans le divertissement
Walt Disney va investir 1 milliard de dollars dans OpenAI et ouvre à la plateforme Sora l'accès à plus de 200 personnages issus de ses franchises phares. L'accord, officialisé en décembre 2025, marque un tournant pour l'industrie : Disney devient à la fois investisseur et client d'OpenAI, tout en cédant des droits d'usage limités pour alimenter des créations vidéo générées par IA.
Ce que permet l'accord
Concrètement, dès début 2026, les utilisateurs de Sora pourront créer de courtes vidéos incorporant personnages, costumes, véhicules et environnements emblématiques — Mickey, Minnie, figures de Star Wars, héros du MCU, et personnages Pixar. Le groupe précise une limite stricte : "aucune voix ni ressemblance d'acteurs réels ne pourra être utilisée".
L'accord, valable trois ans, autorise aussi OpenAI à distribuer ces créations sur les réseaux sociaux. Disney indique par ailleurs qu'une sélection de contenus produits par les fans pourra être diffusée sur Disney+, illustrant la volonté du studio de capitaliser sur la créativité communautaire.
Réactions d'experts : prudence et étonnement
Adrien Naeem se dit profondément surpris par l'annonce : "C'est juste n'importe quoi. J'ai cru qu'on était le premier avril quand j'ai lu cette news." Son ton reflète l'étonnement d'une partie du secteur face à la portée commerciale et culturelle d'un tel rapprochement.
Pour Laetitia Lamari, l'opération s'inscrit dans une stratégie assumée : mieux encadrer l'usage des licences plutôt que de poursuivre des batailles juridiques. Elle souligne que ce choix permet à Disney de transformer un risque de dilution de propriété intellectuelle en opportunité commerciale et créative, tout en imposant des garde-fous techniques et contractuels.
Enjeux commerciaux et industriels
- Disney intègre les API d'OpenAI pour développer de nouveaux produits, notamment pour Disney+.
- L'investissement facilite le déploiement de ChatGPT et d'outils de génération vidéo au sein des équipes du groupe.
- L'ouverture contrôlée des licences devrait servir de modèle pour d'autres studios, tout en redéfinissant les contours de la création assistée par IA.
Bob Iger, directeur général de Disney, résume la philosophie du groupe en affirmant que l'IA doit permettre d'"étendre la portée des récits" tout en protégeant les créateurs.
Questions juridiques et risques pour les créateurs
Ce virage intervient après une période de confrontation : Disney avait précédemment attaqué des acteurs de l'industrie de l'IA pour violation de droits d'auteur. Le nouvel accord montre qu'un autre chemin est possible — encadrer l'utilisation des licences plutôt que de laisser les contenus migrer sans contrôle.
Malgré les garanties annoncées, des interrogations persistent sur les conséquences pour les métiers de la création (scénaristes, comédiens de doublage, designers) et sur la capacité des contrats à prévenir les usages détournés ou la contrefaçon numérique.
Perspectives
Cet accord de trois ans entre Disney et OpenAI annonce une phase d'expérimentation commerciale et technique. Si Disney parvient à concilier protection des talents et ouverture aux usages communautaires, le modèle pourrait se diffuser largement à Hollywood. À l'inverse, un échec réglementaire ou des contentieux imprévus pourraient remettre en cause l'extension rapide de telles pratiques.
En attendant, le message est clair : les franchises historiques entrent dans l'ère de la création assistée par IA, sous conditions strictes définies par leurs détenteurs.
Article rédigé avec les analyses de Laetitia Lamari et Adrien Naeem, et les faits publiés par Disney et OpenAI en décembre 2025.