Nano Banana Pro : une montée en gamme pour la création d’images marketing

Google a annoncé le 20 novembre 2025 le lancement de Nano Banana Pro, une version avancée de son outil de génération d’images par intelligence artificielle destinée principalement aux usages marketing et publicitaires. La solution vise à fournir des visuels de marque plus précis, éditables et prêts pour des campagnes multi‑plateformes.

Ce que permet Nano Banana Pro

Selon Google, Nano Banana Pro améliore la restitution du texte dans les images, facilite la création d’infographies et permet la variation multilingue des visuels. L’outil autorise l’utilisation de jusqu’à 14 images pour conserver une cohérence visuelle et la ressemblance jusqu’à 5 personnes, tout en proposant des rendus en 2K et 4K et plusieurs formats d’aspect pour les réseaux sociaux.

La fonctionnalité est également pensée pour le workflow des annonceurs : Nano Banana Pro est disponible aux États‑Unis pour les abonnés Google AI Pro et Ultra, et Google indique qu’il « upgrade » la génération d’images dans Google Ads afin de mettre ces capacités directement « dans les mains des annonceurs ». Les images générées embarquent en outre le filigrane numérique imperceptible SynthID, pour permettre la traçabilité des contenus produits par IA.

Avis des intervenants

Adrien Naeem, observateur des usages grand public et professionnel du numérique, résume la portée de l’annonce avec une formule directe : "ça permet de faire des images de fou furieux". Il met aussi en perspective la transition des dispositifs grand public en évoquant la multiplication des formats d’accès aux contenus : "Le Fire d'Amazon… ça s'est transformé en tablette", rappelant la rapidité des évolutions matérielles et logicielles autour des usages médias.

Laetitia Lamari, consultante en marketing digital, insiste sur l’apport fonctionnel mais aussi sur les enjeux de confiance. Elle souligne que Nano Banana Pro peut « faciliter la production d’assets brandés » et accélérer la déclinaison multilingue et multiformat, mais avertit : la technologie doit rester un assistant et non un substitut intégral aux créatifs. Selon elle, l’intégration de SynthID est une avancée utile pour la transparence, mais ne supprime pas le débat éthique et social autour de l’utilisation de l’IA dans la création visuelle.

Enjeux business et limites

Pour les équipes marketing, Nano Banana Pro promet de réduire le temps de création et de permettre des tests rapides de variations visuelles. L’intégration dans Google Ads souligne la volonté de Google de monétiser directement ces capacités en les liant aux achats médias.

Mais plusieurs limites persistent : la variabilité des résultats selon les prompts, le besoin de relecture humaine (pour la justesse des textes, la cohérence des infographies, etc.), et le risque de réactions négatives si des marques substituent massivement IA et artistes humains. Le recours au filigrane SynthID est présenté comme une réponse à la nécessité de transparence, sans pour autant éliminer les tensions sur la rémunération et la reconnaissance des créateurs.

Contexte produit et écosystème

Nano Banana Pro est également annoncé comme disponible via des intégrations partenaires (par exemple Adobe Firefly et Photoshop), ce qui renforce sa distribution auprès des équipes créatives professionnelles. Par ailleurs, Google a simultanément déployé sa nouvelle génération de modèles conversationnels, Gemini 3, quelques jours avant l’annonce de Nano Banana Pro, attestant de la stratégie de la firme : lier modèles de langage et outils multimodaux pour proposer des expériences créatives et publicitaires intégrées.

Conclusion

Nano Banana Pro représente une étape notable dans l’évolution des outils d’aide à la création visuelle. Pour les entreprises et les annonceurs, l’outil peut accélérer la production d’assets et faciliter l’adaptation internationale. Mais l’impact réel dépendra de l’adoption mesurée par les marketeurs, de la qualité des rendus dans des contextes concrets et de la manière dont l’écosystème réglera les questions éthiques et économiques liées à l’usage intensif de l’IA.