11 décembre 2025
Meta bannit les moins de 16 ans en Australie : Instagram, Facebook et Threads coupés avant la loi

Meta bannit les moins de 16 ans en Australie : conséquences et réactions
Meta a annoncé le blocage de l'accès à Instagram, Facebook et Threads pour les adolescents australiens âgés de 13 à 15 ans, une mesure mise en place quelques jours avant l'entrée en vigueur d'une loi nationale imposant une limite d'âge.
Calendrier et chiffres clés
La plateforme a commencé à notifier ses utilisateurs australiens début décembre, et le blocage opérationnel a été programmé pour le 4 décembre. La mesure anticipe l'application d'une législation votée au Parlement et attendue pour entrer en vigueur la semaine suivante.
Selon les chiffres officiels cités par le gouvernement australien, environ 350 000 utilisateurs d'Instagram et 150 000 utilisateurs de Facebook ont entre 13 et 15 ans. Meta a précisé que ces comptes seraient conservés et que les adolescents pourraient retrouver leurs profils tels qu'ils les ont laissés une fois qu'ils atteindront l'âge légal de 16 ans.
Réactions des analystes
Laetitia Lamari, intervenante et analyste, met en relief le caractère préventif de la démarche : « Meta va devancer de quelques jours la loi », souligne-t-elle. Elle ajoute, en commentant la posture publique du patron du groupe : « je vais procéder à l'interdiction avant vous-même », une formulation qui illustre selon elle le double enjeu communicationnel et réglementaire de la décision.
Adrien Naeem, également cité comme expert, rappelle que cette anticipation soulève des questions pratiques et éthiques : la mise en œuvre d'une telle restriction suppose des mécanismes d'identification et de contrôle d'âge fiables, ainsi qu'une coordination étroite avec les autorités nationales. Il insiste sur le fait que la mesure, bien que protectrice en apparence, pose des défis opérationnels importants pour les plateformes et pour les familles.
Enjeux business et réglementaires
Pour Meta, l'annonce vise à montrer une conformité proactive face à une pression politique forte en Australie. D'un point de vue commercial, le blocage temporaire de comptes adolescents réduit l'audience de certains services publicitaires et modifie les trajectoires d'engagement sur ses applications.
Sur le plan réglementaire, l'action de Meta ouvre un précédent : une entreprise privée qui anticipe l'application d'une loi nationale peut-elle fixer elle-même son calendrier d'exécution ? Les autorités australiennes et les acteurs de la société civile surveilleront la mise en œuvre pour vérifier la transparence des procédures et la protection des droits des mineurs.
Conséquences pour les utilisateurs et les familles
Meta assure que les comptes des jeunes seront conservés et réactivables à 16 ans. Reste à déterminer les modalités de vérification d'âge et les recours possibles en cas d'erreur d'identification. Les familles devront suivre les notifications envoyées par la plateforme et, le cas échéant, consulter les informations officielles fournies par les pouvoirs publics.
Perspectives
La décision australienne pourrait inspirer des initiatives similaires ailleurs, ou au contraire déclencher des débats sur la liberté d'accès et la responsabilité des plateformes. Selon Laetitia Lamari, il s'agit d'« une illustration claire de la manière dont les entreprises tech gèrent aujourd'hui la pression réglementaire ». Adrien Naeem conclut que la clé sera la transparence des mécanismes appliqués et la clarté des droits reconnus aux utilisateurs mineurs.
Article fondé sur les annonces officielles et les chiffres gouvernementaux relatifs à la mesure prise par Meta en Australie, avec les analyses de Laetitia Lamari et Adrien Naeem.